Les moteurs de recherche verticaux : la révolution est en marche

novatopo un moteur de recherche pour les activités de sport et loisir

Les moteurs de recherche sont devenus LA solution la plus simple pour faire des recherches sur internet. Google est devenu un outil tellement populaire que les gens oublient bien souvent le fait que c’est une simple entreprise privée et non un service public. Google n’est pas internet. Un moteur de recherche quel qu’il soit est un site internet comme un autre.

En moins d’un seconde Google permet de trouver des milliards de résultats. L’outil a atteint son paroxysme car il cannibalise la recherche en noyant l’internaute dans une masse d’information non filtrée. Le moteur de recherche horizontal a atteint un plafond.

les moteurs de recherches verticaux une révolution en marche

Un nouveau modèle s’est imposé ces dernières années avec des sites qui proposent des recherches verticales dédiées : Kayak pour les avions, Booking pour les hôtels, Tripadvisor pour les restaurants. Les internautes recentrent donc leurs recherches sur ces nouveaux sites verticaux qui permettent de trouver et comparer de manière plus pertinente et efficace en évitant tous les résultats parasites. Il n’est plus besoin d’ouvrir dix onglets pour comparer des offres.

La limite de Google

Google est idéal pour une recherche précise, mais pas pour comparer. On trouve quasiment du premier coup le site que l’on recherche en tapant le nom et la localité. Mais lorsqu’on souhaite trouver une offre ou un service ce n’est que très rarement que Google propose la bonne réponse.

Si je cherche un circuit de karting par exemple, Google ne m’indiquera pas uniquement les circuits, mais il proposera aussi des boutiques qui vendent des casque de karting, la fédération de karting et bien d’autre encore. Google est un moteur horizontal qui ne fait pas la différence entre les entreprises ou les produits recherchés.

C’est donc un résultat décevant pour les internautes et c’est d’autant plus compliqué pour les touristes qui ne parlent pas la langue de faire des recherches quand ils voyagent sur un moteur de recherche horizontal. Aussi certains sites l’ont vite compris et l’ère de la recherche verticale est arrivée.

google maps

Les précurseurs

Vous les connaissez de nom et les utiliser tous déjà sans doute : Booking.com, Kayak.com, Skyscanner.com, Hotel.com, Tripadvisor.com…

Ces sites sont devenus la référence en matière de recherche spécifique. L’industrie du tourisme a très vite compris les enjeux. La recherche verticale en ligne est l’avenir du tourisme : encore mieux si l’outil de réservation s’y ajoute.

Des géants ont vu également le jour dans le domaine de la comparaison des produits dès le début des années 2000: kelkoo, leguide…

Ces dernières années une multitude de nouveaux acteurs se sont lancés sur ce créneau de la recherche verticale en simplifiant la vie des consommateurs dans leurs recherches. Trouver moins chers la meilleure offre parmi des milliers de propositions !

La nouvelle vague

Toutes les industries sont aujourd’hui concernées : Lafourchette permet de trouver son restaurant, Doctolib permet de trouver son médecin, Doctrine permet de trouver son avocat, Novatopo permet de trouver un professionnel du sport…

Ces sites sont les nouveaux moteurs de recherche. C’est la recherche verticale. Ils permettent de trouver, comparer, réserver et lire des avis en quelques clics. La vie des consommateurs a été simplifiée grâce à cette nouvelle génération de comparateurs verticaux. L’époque de l’ouverture de dix onglets sur google est terminée. Les places de marchés prennent leur part de marché. Il est plus facile de trouver un médecin sur Doctolib que sur google aujourd’hui.

La recherche verticale a simplifié la vie des consommateurs mais elle n’est pas toujours appréciée de la même manière par les professionnels qui se sont battus sur leur référencement sur google et pensent que leur référencement va s’effondrer. Figurer sur un autre moteur de recherche que Google, Yahoo ou Bing serait-il néfaste ?

La norme aujourd’hui est de trouver rapidement en quelques clics sur son mobile l’objet de sa recherche. Il n’est plus question pour les internautes de passer des heures à trouver un professionnel, surtout sur un navigateur. Pour les professionnels concernés, le fait qu’il soit encore plus référencés leur permet d’avoir plus de visibilité et donc de clients. Curieusement, la publicité gratuite n’est pas du goût de tout le monde. Pourtant les professionnels en question n’ont pas donné leur accord pour figurer dans les moteurs de recherches historiques.

Les modèles contestés

La bataille gronde entre Tripadvisor et les restaurateurs qui ne souhaitent plus figurer sur leur site. On compte plus de 800 plaintes par an contre Tripadvisor. Certains professionnels maudissent les avis que leur laisse les internautes. Ils n’ont d’ailleurs jamais demandé à figurer sur Tripadvisor. N’importe qui peut laisser un avis sur Tripadvisor et même créer une page sur une entreprise qui n’y figure pas encore, et cela sans l’accord de l’établissement, ni même l’avertir. Un simple bouton “est ce votre établissement” va figurer sur la page pour laisser la possibilité à l’établissement de prendre le contrôle de sa page et y faire des modifications.

avis client sur tripadvisor.com

Aujourd’hui 70% des gens lisent un avis avant de réserver quelque part. Les temps ont changés et le bouche à oreille ne fait plus tout. Le Guide Michelin n’est plus le seul à faire ses critiques. Sans avis, un restaurant ou un hotel à moins de chance d’être choisi par des clients.

De la même manière les médecins se retrouvent contre leur gré sur RDVmédicaux.com et les avocats sur Doctrine.com. L’internaute souhaite pouvoir comparer et lire des avis comme sur ce site pour les casinos en ligne. Ainsi les potentiels clients pourront savoir combien de procès tel avocat à gagner ou…. perdu, si tel médecin est bon ou…. pas.

Est-il vraiment nécessaire d’avoir un partenariat entre un professionnel et le moteur de recherche ? A lire certains commentaires ont peut se poser la question. Les moteurs de recherche ne s’embêtent pas avec ces considérations. Un moteur de recherche est fait pour chercher objectivement et non pour copiner. Google ne pose d’ailleurs pas la question pour référencer sur son site des autres sites. Google référence par principe tous les sites publics. A fortiori les pages privées type intranet ou les sites nécessitant des logins et mots de passe ne sont pas accessibles via Google. Les pages de Venteprivée.com ou vos emails ne sont pas référencés par Google car il s’agit de pages avec accès privé accessibles avec un mot de passe. La frontière est donc claire pour les moteurs de recherche : les sites accessibles au public sont référencés accord ou non des propriétaires.

Novatopo.com qui est un moteur de recherche pour les activités sport et loisirs se voient être incompris par certains professionnels qui ne souhaitent pas être figuré sur leur site.

novatopo un moteur de recherche pour les activités de sport et loisir

Curieusement ces professionnels ne se sont jamais ému de se retrouver sur les moteurs de recherche historiques tel que Google, Yahoo ou Bing. Ont-ils un accord avec ces moteurs de recherche en question ? Aucunement pour la plupart. Google peut même afficher des photos sur google image sans respecter les droits d’auteurs. Pourtant nous sommes sur un site comme les autres, bien qu’il s’agisse de Google. Personne ne semble sans émouvoir.

La règle est en effet la même pour tous : dès lors qu’un site est accessible au public, il peut être référencé. Les informations qui sont données au public sont publiques. Le droit à l’information autorise tout un chacun à relayer une information. C’est finalement ce que font les journalistes tous les jours en donnant des informations aux publics sans demander l’autorisation aux personnes concernées.

Les tribunaux l’ont suffisamment jugé : en vertu du droit à l’information, les établissements/ professionnels qui sont publics et proposent des produits et service au public, peuvent sans leur accord, être référencés sur tous supports : online et offline. Supprimer un avis faux et malveillant, c’est possible; mais supprimer sa page établissement, certainement pas.

Le bonheur des consommateurs qui peuvent trouver facilement des professionnels feraient le malheur des professionnels qui peuvent être trouvés. Les professionnels ont décidément du mal à se mettre à l’ère digitale. Les temps changent, la révolution est en marche ! Les moteurs de recherche verticaux ont de l’avenir.

Par: Thomas Revest
Lauréat de la faculté de droit de Montpellier.