Travail en isolement : comment évaluer les risques ?

Un salarié est isolé lorsqu’il réalise une tâche ou une mission dans un environnement où il est hors de portée de vue ou de voix de ses collaborateurs ou d’autres personnes. Selon l’article R4543-19 du Code du travail, le chef d’entreprise est tenu de mettre à disposition de ses employés les ressources nécessaires pour leur permettre d’être secourus dans les meilleurs délais en cas d’urgence. Mais pour déployer des actions concrètes, il est important de bien étudier les risques auxquels s’exposent les travailleurs isolés.

Analyser les situations de travail

La mise en place de mesures de protection du travailleur isolé commence par l’identification des situations de travail en isolement. Souvent mal repéré, l’isolement du salarié peut être permanent ou temporaire. Selon le type de mission, le travail en isolement peut être également choisi ou subi. L’employeur doit donc procéder à une analyse des risques que peuvent courir ses salariés afin de définir les actions à mener pour renforcer leur sécurité.

Travailleur isolé
Travailleur isolé

Cette analyse doit prendre en compte certains critères, tels que le type d’activité, les contraintes spécifiques du poste de travail et la nature et la durée de l’isolement. Les caractéristiques du personnel, l’implantation du poste, l’environnement et l’organisation doivent également être étudiés pour caractériser les situations durant lesquels le salarié peut se retrouver seul. Cette étape permet ainsi à l’employeur de définir précisément les moyens de déclenchement d’alarme et de mettre en place un protocole d’organisation des secours efficace en cas de situation de détresse. 

Les différents risques du travail en isolement

Le travail en solitaire exacerbe les risques de danger pour le salarié, puisqu’il ne dispose d’aucun moyen de communication pour signaler un éventuel problème. Il devient alors plus difficile pour les secours d’intervenir rapidement en cas d’urgence. En cas de risque de nature médicale, le stress causé par l’isolement peut provoquer l’apparition de symptômes si l’employé est atteint d’une pathologie spécifique chronique. Les symptômes comme les crises cardiaques, les crises d’épilepsie ou encore la perte de connaissance peuvent se manifester brusquement et rendre la mission de sauvetage très difficile.

L’environnement de travail peut aussi présenter un risque pour le travailleur isolé. Selon la tâche à accomplir, l’employé peut s’exposer aux risques de chute de hauteur ou de plain-pied, ou d’électrocution pouvant entraîner des blessures graves. Il peut également s’agir de risques liés à l’exposition aux produits chimiques ou à l’utilisation d’outils tranchants.

Outre les risques physiques, les risques psychologiques impactent l’activité professionnelle. L’isolement physique et psychique peut provoquer de l’anxiété, de la frustration et un sentiment de solitude et encourager les comportements à risques. C’est pourquoi il est indispensable de mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du personnel sur le lieu de travail.

Le DATI pour renforcer la sécurité des travailleurs isolés

Les actions de protection du travailleur comprennent la mise en place de moyens matériels permettant d’assurer la prise en charge rapide du salarié en cas d’urgence. L’employeur est donc tenu d’équiper son personnel d’un dispositif pour travailleur isolé à porter en permanence. Il s’agit d’un système de communication permettant de déclencher manuellement une alarme et de mettre l’abonné en contact avec un centre de téléassistance.

Certains modèles disposent également d’une fonction permettant le déclenchement automatique de l’alerte lorsque des capteurs détectent une absence anormale d’activité ou un mouvement brusque pouvant suggérer une chute. L’opérateur de téléassistance rappelle le salarié pour effectuer la levée de doute et évaluer la gravité de la situation. En cas de situation de détresse, les secours pourront intervenir rapidement sur les lieux de l’accident grâce au système de géolocalisation du DATI.